Littinéraires viniques » 2018 » décembre

VULCAIN EST AU MARTEAU.

Dans les ors souterrains de La De.

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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.

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Immuable sourire à faire saigner les os

Et dans leurs yeux où les larmes s’entrechoquent

Comme les pierres dures au fond du vieux lavoir

Une lueur cruelle scintille dans le noir.

Amoureux des cyprès, le vent râle dans le soir.

Les extravagances aux doigts enfarinés

Dessinent dans les champs, au ras bord des fossés

Des fleurs lasses blasées aux corolles évasées

Alanguies et blafardes soumises aux élixirs

Au milieu d’hommes bruns aux yeux couverts de cire

Elles parlent la langue noble elles tournent elles virent

Leurs gestes sont gracieux à faire tomber les sbires

La bohème des lustres éblouit les aveugles

Les hommes se repaissent, les elfes évanescents

Déambulent légers, bavards et languissants.

Il faut rire aux éclats au thé des belles gueules.

Dans le parc au-dehors au bal des vieux guerriers

Les biches peintes de lait ouvrent leurs yeux mouillés

Les cerfs aux nobles cors et les jeunes feux follets

Dévorent à satiété les feuilles de l’année.

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Au centre de la terre, Vulcain est au marteau.

LES YEUX ÉCARQUILLÉS.

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Le moulin à plumes de La De.

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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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La conscience est au pôle, blanc comme une absence, où le soleil ne baisse jamais

les yeux sur les paysages sauvages illuminés jour et nuit.

Dans les pâturages infinis des espaces nordiques coulent de grands troupeaux

de rennes laineux, en vagues lentes, dans la brume glacée qui scintille.

Des ces lieux arrêtés, comme l’est le temps l’été durant, l’esprit du monde ne dort jamais.

Ses yeux sont les grands lacs immobiles, et leurs regards d’eau verte,

qui ne clignent jamais,

regardent, écarquillés, la pulpe jaune des ardeurs solaires

et leurs reflets dansants.

Ils ondulent et jouent sur les grandes ondes circulaires,

s’élargissant lentement jusqu’aux rives désertes.

Au ras de la surface aveugle

de ces pupilles multiples, les poissons joueurs, de leurs nageoires

noires, s’évertuent en vain à fendre les flots qui toujours

se referment.

La terre craque et soupire sous la flore timide.

La chaleur dessine sur les pans figés des glaces hivernales

des ruisselets, dont les mailles sculptent sur le sol consentant des résilles

fragiles, des chapelets de gouttes irradiées

qu’aucune Arachné n’habite .

Parfois, le temps d’un sourire esquissé, une fleur pointe le bout de sa corolle

ardente.

 C’est en ces vastes lieux que s’élaborent les possibles plans des futurs imaginés.

Qui sait lequel sera élu?

Le temps est à l’éternité qui jamais ne connaît le repos.

Les yeux écarquillés jusqu’à ce que la nuit, enfin, vienne.

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