LES HERBES SONT COUPÉES.
La fleur crue de La De.
Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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La fleur crue tressaille sous l’abeille
Qui lui compte fleurette,
La fleur cuite s’est endormie flapie
D’avoir trop l’a tuée,
La fleur fanée rêve d’un beau bouquet
Et d’épines de roses,
A lui griffer dos et solitude.
La fleur tranchée par la dent trop dure
Saigne, pleure, et se meurt
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Le jardin flamboie, la lune est haute.
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Sur la grève verte la mer a laissé
Bouquets de fleurs salées,
Sur la grève la mouette a crié
Les trilles mortes de froid
Que la grève esseulée espérait,
Sous le flux mémorable
Le sable rit jaune au vent endiablé,
La vague l’a blessée,
Coquillages meurtris.
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Les algues se balancent, molles, décharnées.
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Le nuage a passé, le ciel se poudre
D’eaux et de grains à moudre
Au moulin des soupirs,
Le nuage salé sous ses yeux
Éclairés mais fermés,
Vraie valse des oublis,
Le nuage noir du sang déversé
Au lendemain, à l’heure
Où la lune est tombée.
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La montagne solitaire, les herbes sont coupées.