La belle de La De.
Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Elle est tombée d’en haut, un météore de miel,
De piment, paprika, herbes folles, coin de ciel,
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Ma Louve en pelisse sang de feu.
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J’étais au fond des temps, et j’attendais la mort,
Mais elle m’a prit la main qu’elle a serrée si fort,
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Ma Louve en pelisse sang pal bleu.
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Mais loin, si loin, quand l’amour au-dessus des nues,
Crève les nuages, le corps, l’âme, elle a paru,
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Ma Louve en pelisse sans adieu.
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Gémis pauvre maudit, ton cœur, pierre qui pleure,
Et tes yeux, les lagons saignent, au loin elle demeure,
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Ma Louve en pelisse sang de peu.
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Ta peau, oripeau, chien galeux, craque et brûle,
Dans le canyon, loin du Colorado, elle hurle,
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Ma Louve en pelisse sang des cieux.
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Crocs plantés, regards, cris dans le noir, et l’espoir,
Je rêve de coulis, ventre dur, et la boire,
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Ma Louve en pelisse sang soyeux.
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Dieu de feu, tout là-haut, tu ris dans les nuages,
Quand je pleure, ô malheur, le chant du coquillage,
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Ma Louve en pelisse sang de Dieu !
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Les anges en nage, les mésanges en extase,
Nul ne peut m’arracher que chevauche Pégase,
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Ma Louve en pelisse à deux.
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Elle a bu toutes les lies, croqué à pleine vie,
Bourlingué, vogué, tenu à deux mains les ris,
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Ma Louve en pelisse d’adieux.
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Il ne faut pas lui dire ce qu’il faut qu’elle soupire,
La Louve est une farce qui a vécu le pire,
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Ma Louve en pelisse camaïeu.
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Sur la mer si lisse, qu’une aile la caresse,
Nous irons naviguer au profond des détresses,
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Ma louve en pelisse aux délices …