UNE MANTE RELIGIEUSE.
La Délicieuse amante de La De.
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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.
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Abominable mante aux yeux démesurés,
Aux grands bras menaçants, accrochée à la tige
D’une rose fragile à l’aube d’un vertige,
Sous la lumière, pâmée. Comme un monstre incarné
Sur une branche morte, un diable déguisé
En Vénitienne pâle au masque enfariné.
Insectes égarés prenez garde à la strige !
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Elle est belle comme la mort, son sourire ensorcèle
Le papillon léger, amoureux des corolles,
Des dentelles graciles et des pistils charnus.
La mante a déployé l’éventail de ses ailes,
Peintes de couleurs vives sous le soleil perdu.
Sa tête s’est penchée entre les aréoles
Ses crochets ont frémi sous la pluie d’étincelles.
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Le léger a plané comme une feuille lente,
A tourné, a viré, se faisant une joie
Des sucs délicieux, de ce cœur moelleux,
Prêt à plonger sa trompe, à connaitre l’extase,
Ses antennes vibraient, le mâle était aux anges.
Ses yeux d’opale noire voyaient le monde en bleu.
La danseuse funeste, immobile, attendait.
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A la première attaque l’envoilé a sombré
Sa beauté envolée en pluie de soie dorée
A saupoudré le vent qui l’a éparpillée,
Et la rose poudrée doucement s’est pâmée.
La mante dévoreuse a croqué dans la tête,
Elle raffole, frivole, des cervelles en miettes,
Entre ses longues pattes suintent ses crocs sanglants.
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Quand le ciel est au beau, quand l’azur étincèle,
Parfois le soir venu, le jour juste tombé,
Quand l’œil écarquillé a fini de sombrer,
Celui qui s’est perdu sous les ombres futaies,
Peut entendre là-bas, sous les herbes dressées,
Le feulement furtif de la rauque mortelle.
[…] By Christian Bétourné […]