UNE GRIVE MUSICIENNE.
Bach au jardin de La De.
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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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La grive musicienne sur le sol s’est posée
Elle volète alentour, un peu lourde, empruntée
Son plumage est quelconque, par endroits tacheté
De crème pas très fraîche et de marron gelé.
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La voici qui sautille d’une pierre au piquet,
Regarde au ras du sol, c’est son garde-manger
Un escargot peureux s’abrite sous une pierre
Mais la grive goulue est descendue du lierre.
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Elle l’a vu, l’a saisi, d’un coup de bec brutal
L’oiselle l’a cogné, a fendu la coquille
A gobé le benêt perdu sans sa bastille
La mort a emporté son fragile vassal.
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La tueuse rassasiée, satisfaite a chanté
Une aria maniérée aux croches veloutées
Au jardin mille fleurs sous un ciel en beauté
La nature au soleil, personne n’a bronché.
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Caché derrière un arbre un matou terre de sienne
Le museau couturé de blessures anciennes
A laissé la bécasse a son chant de victoire
D’un coup de patte furtif il a fini l’histoire.
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Do ré mi fa sol la, ça se passe comme ça
Au jardin mille fleurs sous un ciel mordoré
Le chat roux est parti se refaire une beauté
Un éclair est passé dans l’iris vert matois.
La grive entonnant du Bach est pétillante et féérique, la fable du mangeur mangé à son tour, est superbement menée