UN LOMBRIC.
Le lombric à brac foutraque de La De.
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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.
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Il a foré bien des tunnels, patiemment il chemine
Digérant longuement des brassés de terres grasses
Il avance lentement mais jamais ne se lasse
Il trace son chemin, aveugle et sans canines.
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Frédéric est son nom, les taupes se le disent
Elles l’évitent toujours et nul ne sait pourquoi
Quand s’approche sa queue, sa tête ! Quelle méprise !
Qui se glisse vers elles sidérées par l’effroi.
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Frédéric le lombric a l’esprit de synthèse
C’est un aspirateur il ne craint pas la glaise
Il ventile, il aère et tout ce qu’il avale
Devient terre légère, il y fait bon danser !
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La pluie est son amie, c’est l’heure de sa toilette
Le lombric facétieux fait des bulles dans l’eau
Il frotte ses anneaux, s’astique la braguette
Chante l’air des lampions en s’aspergeant le dos.
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Sa cousine Jasmine, il en rêve la nuit
Parfois il la rencontre au détour d’une motte
Elle fait sa mijaurée mais toujours l’éconduit
Alors il s’en retourne en ignorant la sotte.
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Frédéric le lombric se méfie de l’air libre
Parfois il sort la tête en rêvant du ciel ivre
Monte sur un caillou en gardant l’équilibre
Mais voici que du ciel a piqué la mort vive.
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Entre les rangs de vignes un bout de queue s’agite
Frédéric le lombric repoussera par là.