UN CHIEN.
Le bâtard de La De.
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Hector est un chien fou d’extraction incertaine
Son gros museau baveux pleure à longueur de temps
C’est un bâtard racé à la démarche lourde
Et son cul de travers peine à suivre sa route
Il trottine de guingois, se prend souvent les pattes
Dans les trous trop profonds qui bordent le chemin.
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Sous ses sourcils épais comme balai de sorcière
Ses petits yeux chassieux coulent comme rivière
On croirait qu’il est triste quand son regard vous toise
Et qu’il pose sur vous ses deux billes d’ardoise.
Mais non il est joyeux et sa queue coupée rase
Brûle de frétiller pour vous dire son extase.
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Il trimbale avec lui le jour comme la nuit
Un doudou déchiré très vieux et très pourri
Qu’il a volé un soir toutes lumières éteintes
Le bébé a pleuré, ne s’en est pas remis,
Les parents affolés n’ont jamais rien compris
Dans la nuit sans étoiles, Hector s’est évanoui.
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Ses pattes sont si courtes, on croirait un boudin
Quand il saute du trottoir, il se lime les dents
Il aime sa maitresse et les petits enfants
C’est qu’ils sont à sa taille. De ses crocs ivoirins,
De ses dents de vieux chien leur mordille les mains
Et les bébés de rire, et leurs yeux sont brillants.
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Quand il croise dans la rue, une bête de palace
Hector devient fou et se jette à sa gorge
Il faut le frapper fort pour qu’il lâche sa proie
Hector est un bâtard qui fait régner sa loi
Sa maitresse le gave de croquettes de roi
En espérant qu’un jour il prenne de la race.
Un poeme sur un chien très impressionnant.