GANEVAT, GAVE T’AN…

Aston Martin V8 “Vantage”.

Éloge de la pureté…

Si j’étais blonde, fraîche, avec des yeux de Husky et des cils longs, à se faire tout pardonner. Si de surcroît je rétro-olfactais avec une exquise innocence (feinte?), entre mes jolies lèvres plissées. Toutes sortes de vins, issus de tous les arrondis de la planète. Si je disais «minairrralité» à tous les coins de vidéos et que c’est top-fun-à- boire-lol-miam-miam-tendance-kit-de-survie-jeune-super-cool-trippant-hot-party-branché-vibe-du-web. Si je flashais comme un bonbon Anglais dans mes «p’tits hauts», qui pètent la joie et le printemps, en toutes saisons. Si je rehaussais mes jolis doigts blonds longs, d’une touche de rouge volcan en éruption. Si je parlais simple, comme le monde il est. Si je causais «nature», devant un joli fond gris – souris – beeiin sûr, avec un rang de bouteille floues, dans le fond, que c’est un as du market-in qu’a ciblé la bonne tranche de jeunes, mais pas trop, qu’aiment les Lounge cosy et qu’a d’la thune, nature. Si je ne me snobizais pas la tronche, avec des mots, qu’il faut une biblio pour les comprendre…

Eh bein, hé bein, oui bein, tout le monde tomberait fou amoureux du vin!!!

Et c’est bein ça qui compte!!! Non???

Elle ne doit pas encore avoir trop exploré les creux et bosses du massif Jurassien, la charmante. Me ferais bien guide occasionnel, avant qu’Olif ne sonne de l’olifant du fond de sa combe. La guerre de blogs aura bien lieu. Une guerre de rêve, une guerre pacifique, une guerre froufroutante et rieuse, une guerre en dentelle!!!

Vive la guerre des roses, épanouies, dans les jardins d’Ispahan…

La tradition Jurassienne, (du moins, telle que le gnou à burnous que je suis, la perçoit, derrière le prisme du «j’y connais rien, mais péremptoire, j’affirme», ainsi que font, à longueur de fibres, les petits marquis – araignées multicolores changeantes, sous les lumières artificielles des conventions établies – grands édicteurs de principes, lanceurs de modes, arbitres du bien boire), voudrait que le Jura sente le cerfeuil, la noix roulée dans le curry et que, TOUT, là bas, au fin fond du trou du cou du monde, soit jaune, sous un ciel et des barriques perpétuellement voilés… jusqu’à ce que les temps du «faut pas qu’ça cesse, parce que c’est comme ça et pas autrement», se mettent à la nuance.

Mais, si tu prends un enfant de par là-bas, et qu’à grands coups de bottes au cul, tu le sors de son fjord sec et que tu le colles au taf, dans un vrai pays de vin, comme la Bourgogne – au hasard(!!!) – pour qu’il boive autre chose que son jus de céleri habituel…ben ça te transforme le gars et, partant, ses vins d’après, quand il est grand!!! Attention, les vins du Jura, dans la tradition, entre les mains jaunes des grands faiseurs, c’est très superbe. Et j’insiste bien. Si tu te colles un Tissot dans l’Overnoy, tu connais le bonheur illico, d’autant que t’y intercales un Magnin, histoire de stimuler les hormones (je pense endorphine, anything else!). Ceci dit dit, le raisin, si tu lui caresses le cep toute l’année, si tu le laisses mûrir, assez mais pas trop, déjà, ça peut faire bon. Et si ce bon jus, bourré (c’est bien le moins pour un moût) de quiddité de terroir, tu l’ouilles amoureusement deux ans, tandis qu’il glougloute au frais dans ses demi muids de bois, y’a des chances, que le dit-Savagnin du millésime 2006, parcimonieusement récolté à 18 Ho/Ha, il fermente très confort et fasse sa malo comme un grand (je dis ça, pour faire l’oeno-technico, mais j’y connais rien)…

Trois ans et quelques broquilles plus tard, tu te bats contre la cire, pour extirper le bouchon de la bouteille de «Les Chalasses Marnes bleues» de J.F Ganevat – revenu au pays – posée sur ton bureau, qu’ça part en confetti entre les touches de ton clavier! Maudite cire jaune!!! Clin d’œil à la tradition???

Robe jaune doré, soutenu. Reflets à peine verts. Soie brillante, lumineuse qui irradie sous le verre. Fermé, replié, boudeur le vin. Foutez moi la paix, je pousse., j’me constitue, j’me développe…ça c’est le nez. Bon, attendre un jour de plus et voir. Ouvert un peu plus, le vin enfin, s’est. Ça sent le grillé, mais pas celui du bois. Puis, Annie aime les sucettes au candi. Oui, l’acidité a une odeur, celle du candi sur sa sucette de pierre, plongée dans la mangue sèche, le coing et les écorces d’agrumes. Mais il est où le Savagnin??? Et surtout, l’impression d’une grande pureté olfactive, quelque chose de tremblant sous le nez, aussi. De la race des grands jus de roche, des eaux cristallines, des grands blancs de toutes régions, que tu sais qu’ils sont «au-dessus», parce que justement, ils tremblent, ils vibrent tellement, que t’as peur qu’ils s’évanouissent ailleurs, avant qu’t’as le temps de lever ton verre. Comme une onde, spéciale aux blancs, qui transcende les cépages, les terroirs, les vignerons.

Bouche d’agrumes, d’épices, frappée au coing de la fraîcheur à pointe amère. L’acidité mûre est une lame qui coupe sans que le sang ne coule. C’est une foutue vivacité exquise, quelque chose comme le plaisir au bord de la douleur. Installée, roulée en boule en bouche, la matière, conséquente, se détend et enfle «surprenament». Comme un jus de cristal, une essence, un principe, un alcoolat, une quintessence, un substrat, une âme, un élixir. Sécheresse totale, la mangue, le coing, le citron, se sont envolés, n’en restent que les extraits.

La finale, salivante et longue, dépouille le vin de ses attraits, de ses atours. Doucement, fruit après fruit, laissant au palais, la trace saline de la sucette au caillou…

EMACHOMOTIONNEETICONE…

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