SUR LE BASSIN MÉDITÉRRANÉEN.
Au bord du bassin.
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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.
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Elle avait le bassin méditerranéen.
On y trouvait des dunes des courbes et des ombres
Des plages et des embruns des havres et des escales
J’aimais m’y enfouir m’oublier corps étreint,
Faire briller l’arc-en-ciel en chassant la palombe
Tomber en pâmoison mourir en bacchanale.
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Elle avait des seins comme des enivrements
A y perdre ses vies à prier sous la croix
Les filles en organdi et les filles de foi.
A se gaver de lait de pain et de froment,
Quand au soir d’un matin j’y croquais sous sa loi
La fleur et son bouton attendri et dément.
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Elle était un brûlot chargé de baies sauvages
Aux chevilles de verre chaudes comme des tisons
Des cheveux de miel lent à couler les navires
A dresser les démons, les sylphes et les mages.
Les hommes étaient au feu et Vulcain à sa forge
La terre convulsait à la vue de sa gorge.
Dans la savane aride se taisent les lions
Dans les steppes mongoles deux collines chavirent.
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Et moi je deviens fou, j’ai perdu la raison.