COLIBRI JOLI …
La De et ses plumes.
Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Amour velours de Colibri,
Oiseau joli,
Envolé à tire d’aile
Au lever du soleil,
Quand le froid est tombé,
Chape de glace rose,
Au petit matin.
Chagrin.
Va, vole,
Virevolte,
Butine, tartine
Toi de pollen,
De vents odorants,
D’oiseaux charmants,
Oublie ce gland,
Seul l’écureuil
Peut le croquer,
Et tu le sais …
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Comme un cobra,
Clé de sol dressée,
Tendue, pointée,
Vers le cul nu,
Des souvenirs
Échus, Déchus.
Triste menhir,
A défaillir
Tu ne pourras,
Le temps te ronge,
Le temps t’écrase
De tout son poids.
Au fond de la mine,
Plus de charbon,
De coke ou de houille,
Ne reste que la peau
De pauvres couilles
Flétries …
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Et le granit s’est délité,
Le colibri s’y est posé,
Si beau, si doux,
Et ses plumes électriques,
Ont allumé
Le vieux rocher.
Pauvre lutin,
Trop aigre-doux,
Ta vieille trique,
Flasque burin.
La brise froide,
Le vent glacé,
Va te tuer,
Et tes ruades,
N’y peuvent rien.
Le soleil tombe
Et tu succombes,
Le temps te plombe …
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Tu es si beau,
Toi bel oiseau,
Si fin, si vif,
Tu n’es pas fait,
Pour vivre en cage,
Trop de plumages,
Multicolores.
Autour de toi,
Ça brame à mort,
Et même les chants,
De Maldoror,
N’y feront rien.
Inutile de te voiler,
L’âme et le corps,
La pauvre plume
Pas très pointue,
Ne griffe plus …