ET VICTOR ET TRISTAN …

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La De et ses mystères.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Pastilles de menthe dans la gorge de l’amante,

Coule le vert opale des humeurs vagabondes,

Du fond des temps anciens, elle remonte et se plante,

Jambes d’opale, belle et luminescente,

Sur le bord de ma bouche, une langue se gorge

A mordre les dents, à vomir, par Saint Georges !

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Les dragons noirs sont morts, emplumés et déchus,

Ils ont tué l’espoir, le soir et les vertus.

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Dans le soleil couchant, les roses sont fanées,

Les épines égratignent les peaux trop caressées,

Dieu a crevé les yeux des humains désolés,

Dans les plaines incertaines, au pied des contreforts,

Volent les âmes tremblantes, et la vie et la mort,

Allons boire à la lie, les fruits des mandragores.

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Et me dorent les yeux de leurs ongles si beaux,

Me relèvent un peu quand je courbe le dos.

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Blêmes eaux lustrales, je tourne le madrigal,

La folie qui s’approche et me cloue sur son pal,

Volent les souvenirs, pleure le dormeur du val,

Et Victor, et Tristan avec leurs grands yeux blancs,

Ils regardent au loin mourir les goélands,

Bande de poètes qui hurlaient à tous vents.

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O dis moi toi ma loi, que je mourrai vivant.